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Entreprises et biodiversité : comment agir dans une logique RSE ?

 
En novembre 2023, la France a publié sa Stratégie Nationale Biodiversité 2030 dont la mesure 31 a vocation à accompagner l’engagement des entreprises pour la biodiversité.

L’objectif est d’accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de leurs obligations de transparence et de reporting (CSRD, article 29 de la loi énergie et climat), mais aussi d’accompagner les plus petites entreprises, non-soumises à ces obligations, pour une meilleure connaissance de leurs impacts et dépendances vis-à-vis de la biodiversité.

Pourquoi les entreprises ont-elles intérêt à se préoccuper de la biodiversité ?

Qu’est-ce que la biodiversité ? Comment agir dans une logique RSE pour une entreprise ?

Pourquoi les entreprises ont-elles intérêt à se préoccuper de la biodiversité ?
 
Il n’est pas toujours aisé d’appréhender les liens entre l’activité de l’entreprise et la biodiversité, voici quatre bonnes raisons pour les dirigeants de s’intéresser à cette question.

Pour des raisons économiques

  • Les catastrophes naturelles sont le premier frein au développement de l’économie (Forum Economique Mondial de Davos 2020)
  • 55% du PIB mondial dépend de la biodiversité et de services écosystémiques performants
  • La perte de biodiversité est considérée comme l’un des risques mondiaux qui connaîtra la croissance la plus rapide au cours de la prochaine décennie (Forum Economique Mondial de Davos 2023)
  • L’environnement apparaît comme le deuxième enjeu lié aux chaînes d’approvisionnement mondiales.
  • Les banques et assurances demandent aujourd’hui aux entreprises de communiquer sur leur stratégie biodiversité.
  • Les entreprises et collectivités introduisent des critères de préservation de la biodiversité dans leurs politiques d’achats responsables et appels d’offres.
     

Pour des raisons sociétales
 
Enquête Audencia et plateforme de recherche d'emploi "jobs_that_makesenses"

  • 57% des 18-30 ans pensent que leur génération est celle qui relèvera les défis environnementaux
  • 57% des français souhaitent vouloir contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale à travers leur travail
  • 42% des français expriment le besoin d’appartenir à une organisation à impact positif sur la société et la planète
     

Baromètre ADEME 2023

  • 63% des français demandent une réorientation en profondeur de l’économie en soutenant exclusivement les activités qui préservent l’environnement
  • 60% des français estiment aussi que la transition écologique constitue l’enjeu principal de la politique territoriale
  • 7 français sur 10 déclarent voir le lien entre leurs choix de consommation et la planète
     

Pour des raisons réglementaires

  • Grenelle 2007 et 2010 ont pour but de transformer en profondeur les politiques publiques en matière d'environnement et à engager la transition écologique de la société française.)
  • Loi sur la transition écologique pour la croissance verte (2015) vise à promouvoir une croissance économique durable et à assurer la transition vers une société plus respectueuse de l'environnement et des ressources naturelles.
  • Loi sur le devoir de vigilance (2017)a pour objectif de renforcer la responsabilité des entreprises en matière de respect des droits humains, des droits sociaux et de l'environnement, et de favoriser une économie plus durable et éthique.
  • Loi « Egalim » (2018) a pour rôle de promouvoir des relations commerciales plus équitables dans le secteur agricole et agroalimentaire, ainsi qu'à encourager une alimentation plus saine, durable et accessible à tous.
  • Loi PACTE (2018) pour la croissance et la transformation des entreprises qui permet de redéfinir la raison d’être des entreprises et de renforcer la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux liés à leur activité
  • Loi énergie climat (2019) qui inscrit dans le code de l’énergie la nécessité de répondre à l’urgence écologique et climatique et fixe un objectif de neutralité carbone en 2050 en divisant les émissions de gaz à effet de serre par six au moins d’ici cette date
  • Ordonnance transposant la directive CSRD (2023) qui impose un nouveau rapport RSE aux entreprises basé sur 12 normes dont 5 sur l’environnement : changement climatique, pollution, ressources marines et en eau, biodiversité et écosystèmes, utilisation des ressources et économie circulaire.

 

Pour des raisons environnementales

  • Déclin de l’Indice Planète Vivante de 68% depuis 1970
  • L’ONU estime qu’entre 20 et 40% des terres émergées de la planète sont dégradées par les activités humaines
  • Sur la période 2010-2021, ont été artificialisés en moyenne en France 25 000 ha par an : 65 % le sont pour l'habitat et 25 % pour les activités. (Source Cerema)
  • Dans l'Union européenne, entre 1990 et 2000, au moins 275 hectares de sols ont été perdus chaque jour, soit 1 000 km2 par an (Source L'imperméabilisation des sols progresse inexorablement (notre-planete.info))
  • Depuis 1970, ce sont 2,9 milliards d’oiseaux qui ont disparu en Amérique du Nord, soit 29% des oiseaux. (Source BirdLife International)
  • En Europe, depuis 1980, 600 millions d’oiseaux ont été éliminés (Source BirdLife International)
     

Définition de la biodiversité et notions à retenir ?
 
Bon nombre d’entrepreneurs ne se sentent pas concernés par la biodiversité parce qu’ils la résument à la faune et à la flore. La question de la biodiversité au sein de l’entreprise est en réalité bien plus complexe à traiter.
 
Définition de la biodiversité
 
La biodiversité est le tissu vivant de notre planète. Elle recouvre :

  • Tous les êtres vivants,
  • L’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (humains, plantes, animaux, champignons, bactéries, etc.)
  • Toutes les relations et interactions qui existent d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part entre ces organismes et leur écosystème.
     

La notion de biodiversité comprend trois niveaux interdépendants : la diversité des milieux de vie, la diversité des espèces et la diversité génétique.
 
(Source « PME, pourquoi et comment agir pour la biodiversité ? », CPME Comité 21)
 
 
Biodiversité et entreprises, de quoi parle-t-on ?
 
Lorsque l’on traite du sujet de la biodiversité au sein de l’entreprise, les notions à retenir sont les suivantes.
 

  1. Évaluation des dépendances des activités de l’entreprise aux services apportés par la nature (exemple : eau, énergie, pollinisation, climat, faune et flore, minerais…) et des impacts de l’entreprise sur les 5 facteurs d’érosion de la biodiversité (changement d’usage des terres et de la mer, exploitation directe de certains organismes, changement climatique, pollution, propagation d’espèces exotiques envahissantes)
  2. Prise en compte des Objectifs de Développement Durable n°14 (Protection de la faune et de la flore aquatique) et n°15 (Protection de la faune et de la flore terrestre) dans les activités de l’entreprise
  3. Intégration des questions relatives à l’environnement, aux communautés et au développement local de la norme ISO 26000
  4. Mise en œuvre de la CSRD, en particulier de la norme ESRS 4 impliquant notamment la définition d’un plan de transition sur la biodiversité et les écosystèmes, l’identification et l’évaluation des impacts…
     
    (18 services écosystémiques de l’IPBES)

 
Comment mettre en place une démarche biodiversité en lien avec sa RSE ?
 
Un des principaux freins à l’action de l’entreprise face à la complexité du sujet de la biodiversité est de savoir comment agir. Voici une démarche en quatre étapes qui permet de révéler et de valoriser les liens uniques de chaque entreprise avec la nature.
 
Quatre principales étapes :
 
1.       L’état des lieux :

a.       Stratégie actuelle de l’entreprises
b.       Actions menées sur les périmètres « activités de l’entreprise », « foncier » et « amont/aval »
c.       Données disponibles
d.       Réglementation
 
2.       Le diagnostic

a.       Faire l’empreinte biodiversité de son entreprise (analyse des dépendances aux 18 services écosystémiques et des              impacts sur les 5 facteurs d’érosion de la biodiversité).
b.       Peuvent aussi être effectués à ce stade : bilan carbone, empreinte eau, Analyses de Cycle de Vie environnementale            sur certains produits…
c.       Identification des principaux enjeux et construction de la matrice de matérialité avec les parties prenantes
 
3.       La stratégie et plan d’action

a.       Définir l’ambition et les objectifs du projet du projet
b.       Définir les actions, moyens et indicateurs
 
4.       Déploiement et vie de la démarche

a.       Mise en œuvre, surveillance, mise à jour
b.       Amélioration continue
c.       Audit interne ou externe
d.       Communication et valorisation
 

« Les entreprises doivent dépasser une conception purement instrumentale de la gestion de la biodiversité pour intégrer au sein des politiques de responsabilité sociétale d’entreprise les interactions entre biodiversité des écosystèmes et singularisme des sociétés humaines. » (Dominique Desbois, ingénieur à l'UMR Economie publique de l'AgroParisTech-Inrae et médaille de vermeil de l'Académie d'Agriculture)

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